XII Les Arabes se préparent à l'attaque
Le neveu de Marsile
s'avance à côté de son oncle. «Sire, je vous ai longuement servi. Donnez‑moi le plaisir de frapper contre Roland le
premier coup! je le tuerai, c'est promis.»
Marsile
sourit et lui donne sa permission. D'autres chevaliers arabes viennent devant lui pour lui promettre leur service. Le premier
est Falsaron, le frère du roi Marsile. Ensuite le roi Corsalis vient à cheval. Lui, il connaît toute sorte de sorcellerie. Puis vient au galop Malprimis de Brigant qui
court plus vite qu'un cheval. Il y a aussi un prince de Balaguer qui est très beau. Une fois monté à cheval, il ne quittera
pas la bataille.
Alors, l'un après l'autre, les chevaliers arabes viennent devant leur roi. Ils lui jurent
fidélité. Parmi eux, il y a aussi Margariz de Séville: il est si beau que toutes les femmes le poursuivent. Et aussi Chernuble
de Munigre: ses cheveux descendent Jusqu'à ses pieds. Il vient d'un pays où il n'y a pas de soleil, ni de pluie, et où les
pierres sont noires. Sur son dos, il peut porter un fardeau plus lourd que les fardeaux de quatre mules ensemble.
Tous ces Arabes viennent promettre à Marsile la mort des Français, et surtout la mort de
Roland.
Maintenant, l'armée de Marsile se divise en quatre armées. Chaque armée compte cent mille
hommes. Silencieusement, par les vallées et les bois, les Arabes avancent vers l'arrière‑garde des Français. Enfin,
Marsile donne l'ordre, et mille trompettes sonnent.
Pendant ce temps, dans le camp de l'arrière‑garde, les Français entendent le son des
trompettes. Olivier dit à Roland: «Alors, mon ami, je crois que nous aurons des Arabes à battre.»
Roland répond: «Tant mieux! Nous leur montrerons comment se battent les Français! Qu'ils
viennent! »
Olivier est monté sur un grand rocher. Il regarde à droite et à gauche. Il voit venir la
première grande armée de Marsile. «Hé, Roland, crie‑t‑il, je vois venir un si grand nombre de Sarrasins que je
ne peux pas les compter! C'est Ganelon qui nous a trahis. C'est pourquoi il nous a désignés devant l'empereur! »
«Tais‑toi, Olivier, répond Roland. Ganelon est mon parâtre. je ne veux pas entendre
du mal de lui. Ne dis plus rien aux autres. »
Questions
1.
Que voulait faire le neveu de Marsile?
2.
Décrivez quelques chevaliers arabes.
3.
Comment Marsile divise‑t‑il son armée?
XIII Le refus de Roland
Olivier est toujours sur le gros rocher. Il voit venir un si grand nombre de soldats qu'il ne peut pas les compter.
Olivier est bien troublé. Aussi vite que possible, il descend et vient vers Roland et les autres chevaliers.
«Chers compagnons, commence Olivier, nous aurons certainement une bataille aujourd'hui! Devant nous,
ils sont cent mille et plus! Tenez fermement, pour que nous ne soyons pas vaincus.»
Les Français répondent: «Honni soit qui s'enfuit! jusqu'à la mort nous combattrons! »
Maintenant, Olivier parle directement à Roland: «Les Arabes sont très forts et très nombreux. Nos
Français sont bien peu. Roland, cher compagnon, sonnez donc votre cor. Charles entendra, et l'armée reviendra. »
Roland répond: «Ce serait faire comme un fou. En douce France je perdrais ma réputation. Avec Durendal,
ma bonne épée, je tuerai ces ennemis de l'empereur! Tous ces Arabes, je te le jure, sont marqués pour la mort! »
«Ah non, Roland! dit Olivier. Ils sont trop nombreux. Sonnez l'Oliphant. Charles l'entendra, et
il ramènera l'armée pour nous secourir. Sinon, nous allons tous mourir!»
«Je t'ai dit non, Olivier, répond Roland, féroce. je ne veux pas qu'on puisse dire de moi que j'ai
appelé à l'aide. Nous resterons ici, et nous frapperons de toute notre force. S'il plait à Dieu, nous serons victorieux.»
«Pourquoi te blâmeraît‑on?
J'ai vu, moi, l'armée arabe: les Sarra, sins couvrent les montagnes et les vallées, ils remplissent les forêts et les plaines.
Sonnez, au nom du Bon Dieu, et nous serons sauvés!»
«Pour la dernière
fois, Olivier, répond Roland, je te dis que je ne sonnerai pas de mon cor. je préfère mourir que d'appeler à l'aide.»
Questions
1. Que voit venir
Olivier7
2. Qu'est‑ce qu'Olivier veut que
Roland fasse?
3. Pour quelles raisons Roland refuse‑t‑il?
4. Comment Olivier essaie‑t‑il
de convaincre Roland?
5. Réussit‑il?
6. Que préfère Roland plutôt que d'appeler
à l'aide?
7. De quel côté vous trouvez‑vous?
Avec Olivier, ou avec Roland?
8. Que feriez‑vous dans pareille
situation?